Un journaliste de Nice Matin a été témoin de l’attaque du camion à Nice. Le témoignage sur son blog est glaçant.
84 morts et 18 blessés en « urgence absolue« , c’est le bilan annoncé ce vendredi matin par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, après l’attaque du camion à Nice. De nombreuses personnalités ont rendu hommage aux victimes sur les réseaux sociaux. Ce jeudi soir, vers 22h30, les milliers de personnes qui ont assisté au feu d’artifice se lève et gagnent les rues pour rentrer chez eux. Parmi eux, Damien Allemand, journaliste à Nice Matin. A 00h30, ce dernier a publié un article racontant l’horreur sur son blog, puisqu’il a malheureusement été témoin du drame qui s’est abattu sur la Promenade des Anglais, qu’il surnomme, comme tous les Niçois, « la Prom« .
« C’était une soirée cool. La Prom’ était noire de monde« , commence-t-il. Lorsqu’il entend les premiers cris, il pense à un banal accident de feu d’artifice. « Mais non. Une fraction de seconde plus tard, un énorme camion blanc filait à une allure folle sur les gens donnant des coups de volant pour faucher un maximum de personnes. Ce camion de la mort est passé à quelques mètres de moi et je n’ai pas réalisé. J’ai vu des corps volaient (sic) comme des quilles de bowling sur son passage. Entendu des bruits, des hurlements que je n’oublierai jamais. J’étais tétanisé. Je n’ai pas bougé. J’ai suivi ce corbillard des yeux. Autour de moi, c’était la panique. Les gens couraient, criaient, pleuraient. Alors, j’ai réalisé. Et j’ai couru avec eux« , écrit-il, sous le choc.
Il rejoint alors dans le restaurant Le Cocodile où « tout le monde venait se réfugier » Une mère demande où est passé son fils. Quelques minutes plus tard, il en sort pour comprendre ce qu’il s’est passé. « La Prom’ était déserte. Aucun bruit. Pas de sirène. Aucune voiture. J’ai alors traversé le terre-plein pour retourner à l’endroit du passage du camion. J’ai croisé, Raymond, la cinquantaine, en larmes qui m’a soufflé: ‘il y a des morts partout’. Il avait raison. Juste derrière lui, des corps tous les 5m sans vie, des membres… Du sang. Des gémissements. » Incapable de supporter cet « enfer » plus longtemps, il décide d’aller récupérer son scooter et de s’en aller. « J’ai remonté la Prom’ et j’ai pris conscience de l’ampleur du drame. Des corps et des blessés jonchaient le trottoir jusqu’au niveau de Lenval. (…) Cette soirée, c’était l’horreur.«